Biographie d’ELIPHAS LEVI

 
Eliphas Lévi

ELIPHAS LEVI est le pseudonyme d’Alphonse Louis CONSTANT. Il est né à PARIS le 8 février 1810.

Ses parents, pauvres et bons, écrira-t-il plus tard, fiers des dispositions de leur fils, se virent proposer de l’élever dans un séminaire pour recevoir gratuitement une instruction. C’est ainsi qu’à 15 ans il entre au Petit Séminaire de Saint-Nicolas du Chardonnet pour achever ses études classiques. Et pour lui il en est fini de la vie de famille. Puis ce sera le Grand Séminaire de Saint Sulpice où il entreprend ses études de théologie.

Son avenir semblait tout tracé mais c’était sans compter sur sa nature profonde. Sous-diacre en 1833, il avait pris en charge le catéchisme. Et on peut dire que son éveil à l’amour commença avec la jeune Adèle Allenbach. En 1835 il devint diacre et en 1836, à huit jours de recevoir la prêtrise, l’Abbé CONSTANT prit la décision de mettre un terme à cette voie sacerdotale qui aurait pu le conduire par ses capacités à des dignités assez élevées comme le dira à son enterrement un de ses amis. Cependant toute sa vie il fera preuve d’esprit de charité enseigné par l’Eglise, de même, que toute sa vie il sera en quête de vérité par l’alliance de la Foi et de la Science.

En quittant le Séminaire il s’attire les foudres de ses supérieurs tout en s’affranchissant à la vie civile pour laquelle il n’était pas préparé et qui lui réserve de bien dures et douloureuses épreuves. Son attitude paternelle au sujet d’Adèle lui fera écrire plus tard « La jeune fille ne m’appela que son petit père et moi je la nommais ma petite fille ».

A 32 ans il fit la connaissance de deux jeunes filles, amies entre elles, Eugénie C. et Noémie CADIOT. Malgré sa préférence pour Eugénie il tomba également sous le charme de Noémie avec qui il fut obligé de se marier en 1846 pour éviter le scandale du père de la jeune fille. 7 ans plus tard Noémie s’enfuit du domicile conjugal pour rejoindre le marquis de MONTFERRIER et en 1865 le mariage fut déclaré nul. De ce mariage plusieurs enfants furent conçus notamment deux jumeaux morts peu après leur naissance. Aucun n’atteindra l’âge adulte comme sa petite Marie qui mourut à l’âge de 7 ans. Avec Eugénie C., Eliphas eut un fils naturel né le 29 septembre 1846. Celui-ci ne porta jamais son nom. Il connut son père qui s’occupa de son éducation. Nous savons de bonne source que des descendants de ce fils vivent parmi nous en France encore aujourd’hui.

ELIPHAS LEVI décède le 31 mai 1875 à 14 heures. Il fut inhumé au cimetière d’Ivry après un service religieux en l’église Saint-François XAVIER, située boulevard des Invalides.

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Durant toute son existence, ELIPHAS LEVI n’eut de cesse d’étudier et d’écrire. A 20 ans il était déjà poète. De son vivant il publia une quarantaine d’ouvrages, sans compter les articles et chansons qu’il diffusa à travers différents journaux et revues. A ses talents de journaliste et de critique littéraire (il créa son propre journal en 1848), s’ajoutent ceux de dessinateur et de peintre.

Dépourvu de tout, les débuts de sa vie civile furent très difficiles. Il lutta contre la misère en devenant répétiteur dans un pensionnat de PARIS et en exploitant ses dons artistiques. En 1838 sa rencontre avec FLORA TRISTAN va influencer sa vie sociale, politique et artistique. En 1839 une nouvelle crise de conscience le taraude : il oscille entre son passé et son avenir. Finalement il part pour l’abbaye de SOLESMES et retrouve l’emprise de la vie monastique. Mais il ne peut se résoudre à la discipline de SOLESMES qu’il quittera bientôt pour retourner à PARIS où il écrira « la Bible de la Liberté » qui lui vaudra d’être jeté en prison en août 1841. Il n’en ressortira qu’en avril 1842. Il connaîtra à nouveau la prison de février à août 1847, avec la publication de son livre « la voix de la famine ».

En 1844 il quitte définitivement la soutane et commence des études ésotériques. Puis il s’initie à la Kabbale et abandonne la politique pour se consacrer uniquement aux sciences occultes. En 1854 il change son nom et ses ouvrages ne seront plus signés « Abbé CONSTANT » mais « ELIPHAS LEVI ». C’est alors qu’il écrit DOGME ET RITUEL DE HAUTE MAGIE en 1855 ; HISTOIRE DE LA MAGIE en 1860 ; LES MYSTERES DE LA KABBALE, LA CLEF DES GRANDS MYSTERES en 1861 ; FABLES ET SYMBOLES en 1862 ; LA SCIENCE DES ESPRITS en 1865. En 1868 il achève les deux premières parties du GRAND ARCANE ainsi que CLEF MAJEURE ET CLAVICULES DE SALOMON ; en 1870 LES PORTES DE L’AVENIR ; en 1873 LA RELIGION DE LA SCIENCE ; en 1874 LA SAGESSE DES ANCIENS, LE LIVRE D’ABRAHAM LE JUIF ; en 1875 il achève LE CATECHISME DE LA PAIX.

Son activité ne s’arrête pas à l’écriture – souvent réalisée dans le froid et à la lueur de sa chandelle de suif pour rappeler les conditions de vie de cette époque -, il enseigna également à de nombreux élèves, soit directement ou bien par lettres notamment avec le BARON DE SPEDALIERI.

De nos jours, ELIPHAS LEVI est reconnu pour avoir été un grand occultiste. Il a bousculé les mentalités du XIXème siècle et demeure à l’heure actuelle une référence sauf, il faut bien le dire, pour quelques esprits assez peu éclairés. Son intelligence, ses connaissances, associées à sa force de caractère ont eu raison de ses détracteurs. Avec sa nature bienveillante il a su lutter contre les erreurs perpétuées à son époque, en éclairant le monde de sa raison équilibrée nourrie de Science et de Foi. Certes il n’a pu échapper à toutes sortes d’épreuves, mais n’est-ce pas souvent le lot des Grands Hommes qui ont marqué l’évolution de notre humanité ? Car oui, ELIPHAS LEVI, à la fois poète, artiste et Mage, compte parmi nos GRANDS HOMMES!

Source : BUISSET Christiane, Eliphas LEVI sa vie, son œuvre, ses pensées, éd. de la Maisnie. (tirage épuisé).

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